Arusha, 1er août 2025: La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) célèbre la Journée panafricaine de la femme (JAPF), qui est célébrée chaque année sur le continent africain le 31 juillet.
Cette journée est célébrée chaque année pour rendre hommage aux femmes africaines et au rôle unique qu’elles jouent dans la société, ainsi que pour poursuivre la quête de justice pour les femmes et améliorer continuellement leur statut sur le continent.
Cette journée a été instituée à la suite d’une déclaration visant à célébrer chaque année la Journée de la femme africaine lors de la première conférence de l’Organisation panafricaine des femmes (OFP) qui s’est tenue en juillet 1962 à Dar Es-Salaam (Tanzanie).
Cette journée nous rappelle à tous nos valeurs communes en tant que société africaine, où les femmes occupent une place centrale en tant que mères, sœurs, filles, leaders et solide système de soutien.
La Cour saisit cette occasion pour reconnaître et saluer les efforts progressifs déployés par les femmes du continent pour garantir non seulement la justice de genre, mais aussi l’égalité dans d’autres aspects de la vie, et renforcer ainsi le tissu même des idéaux de la société africaine.
Le thème de la JIFA pour 2025, « Faire avancer la justice sociale et économique pour les femmes africaines à travers les réparations , s’aligne étroitement sur le thème de l’Union africaine pour 2025, « Promouvoir la justice à travers les réparations . Ces deux thèmes exigent non seulement que justice soit rendue aux Africains et aux personnes d’ascendance africaine en général, mais aussi aux femmes et que tous les fléaux qui entravent la réalisation de la justice de genre pour les femmes africaines, y compris les héritages coloniaux persistants, soient combattus à tout moment.
Cela nécessite, entre autres, une action urgente pour rendre justice aux femmes africaines, notamment par le biais de réparations pour les injustices historiques fondées sur le sexe qu’elles ont continué à subir. Cet appel s’inscrit également dans le droit fil du thème de la Journée internationale de la femme 2025 des Nations Unies, « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité, autonomisation », qui appelle à l’égalité, à l’autonomisation et à la réalisation des droits de toutes les femmes et filles. Pour TOUTES les femmes et les filles : Droits. Égalité. Autonomisation appelant à l’égalité, à l’autonomisation et à la réalisation des droits de toutes les femmes et de toutes les filles.
La Cour rappelle que l’adoption en 2003 du Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo) a constitué l’une des mesures les plus progressistes en faveur de la justice pour les femmes africaines, en particulier celles qui ont été victimes de violations des droits de l’homme.
Cette initiative a non seulement garanti la protection des droits fondamentaux spécifiques aux femmes de la région africaine, mais a également réaffirmé le rôle clé du système africain des droits de l’homme dans la protection des droits de la femme.
Le Protocole met particulièrement l’accent sur les droits des femmes sur le continent, notamment les droits à la santé et à la reproduction, la protection contre le VIH/sida et d’autres maladies sexuellement transmissibles, le droit à un cadre culturel positif, le droit à l’héritage et le droit de ne pas subir de pratiques culturelles néfastes telles que les mutilations génitales féminines (MGF). Même si tous les idéaux énoncés dans le Protocole de Maputo n’ont pas été pleinement réalisés, des mesures concrètes ont été prises pour garantir la justice de genre tant au niveau des États qu’au niveau supranational.
La Cour, en tenant compte de la justice de genre, a adopté une position ferme en faveur de l’égalité des sexes, qui se traduit dans la composition de sa direction et de son personnel. Il est important de relever que la Cour, dans sa jurisprudence, s’est fermement engagée à garantir la protection des droits des femmes, notamment l’accès à la justice et la lutte contre la discrimination à l’égard des femmes et des filles.
Des mesures ont certes été prises pour garantir la justice de genre, mais la Cour note avec préoccupation la persistance de pratiques qui violent les droits des femmes dans les États membres africains. Ces pratiques sont notamment la violence domestique à l’égard des femmes, les mutilations génitales féminines, les mariages précoces et les féminicides. Ces actes sont contraires au cadre africain des droits de l’homme et ne reflètent pas la position régionale et internationale actuelle en matière de justice entre les genres.

La Cour exhorte toutes les parties prenantes concernées à prendre des mesures concrètes et décisives pour remédier à tous les actes qui portent atteinte aux femmes et aux filles et violent leurs droits humains.
Il s’agit notamment des États membres de l’Union africaine, des mouvements panafricains, des organisations de la société civile, des dirigeants communautaires, des avocats et des défenseurs des droits de l’homme, des milieux universitaires, des tribunaux et les autres systèmes judiciaires.
Il est essentiel d’amplifier la voix des femmes et de mobiliser toutes les forces vives dans
nos efforts collectifs pour parvenir à une véritable justice de genre. Cela garantira non seulement la justice pour les femmes africaines, mais aussi pour l’ensemble de la société, compte tenu de l’impact durable de l’égalité des genres.