Monsieur le Greffier,
Dr Juilus, Médecin de la Cour,
Mesdames, Messieurs les chefs de Division et membres du personnel de la Cour,
C’est avec un sentiment mitigé que je m’adresse à vous ce matin au moment où nous nous apprêtons à reprendre nos charges et nos responsabilités professionnelles par la présence effective de nous tous à la Cour, chacun à son poste respectif. Comme vous le savez, les affres de la pandémie du COVID-19 qui ont frappé de plein fouet l’humanité tout entière n’ont pas épargné la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples.
Le fonctionnement de la Cour a été marqué par des bouleversements notables qui ont totalement changé notre mode de vie et nos habitudes. Cette pandémie, nous a tous marqué moralement, psychologiquement et affectueusement. A des degrés divers la peur, l’angoisse, le stress, l’anxiété voire la défiance se sont emparés de nous. Nous avons craint pour notre vie, celle de nos proches, de ceux qui nous côtoient, des amis et des collègues. La pandémie a changé nos modes de vie, nos rapports interpersonnels marqués par la distanciation physique et affective. Les pertes en vies humaines liées à cette pandémie sont énormes et bien au-delà de l’imaginaire quand bien même l’humanité n’est pas encore à l’heure du bilan.
A la Cour, nous déplorons malheureusement la mort d’un membre, Madame Constancia Ishebadi que la redoutable COVID-19 a arraché à notre affection. Nous-nous inclinons devant sa mémoire et demandons pour elle la paix perpétuelle.
Le COVID-19 a surpris tout le monde. Et à la sauve qui peut, il nous fallait parer au plus vite. Très vite, l’administration de la Cour a mis en place un Comité de gestion du COVID-19 lequel, reconnaissons-le, a agi avec promptitude, efficacité, efficience et avec tact. Plusieurs mesures furent prises et imposées aux honorables juges présents à la Cour, aux membres du personnel, aux internes, à nos prestataires de services ainsi qu’à tous ceux qui, en temps normal auraient pu nous rendre une visite de travail ou de courtoisie. Je vous fais l’économie de rappeler ici toutes la série de mesures qui ont été prises. Certaines d’entre elles étaient très restrictives de nos droits et libertés. D’autres touchaient même à notre droit de prendre au moins un repas journalier sur le lieu du travail ou de respirer librement l’air ambiant. Mais, avions-nous d’autres choix que d’imposer de telles restrictions puisque notre survie et celle des autres en dépendait.
Aujourd’hui, nous sommes heureux de constater que les mesures préventives que nous avons observées ont porté leurs fruits et qu’aucun cas de COVID-19 n’a plus été détecté à la Cour depuis mai 2020. Le port de masque rendu obligatoire pour nous et pour tous ceux qui entrent à la Cour, la désinfection des bureaux et des espaces communes de la Cour, la prise systématique de température à l’entrée de la Cour et les nombreux conseils donnés au personnel par le médecin de la Cour sont autant de mesures de protection qui ont limité la propagation de la maladie et qui nous donnent un peu de confiance et d’encouragement. Je voudrais très sincèrement remercier les membres du groupe de gestion de la pandémie du COVID-19 pour l’immense travail accompli. Permettez-moi d’avoir une adresse spéciale pour le Greffier, Dr Robert ENO et le médecin de la Cour Dr Julius ONESMO qui sont restés en éveil constant afin de parer à toute éventualité.
A présent, nous sommes là pour une reprise de services avec présence à la Cour. La présence du personnel à la Cour, dès à présent ne se fera plus sur la base de présence rotative mais comme nous le faisions avant. Toutefois, il me plait de vous dire d’amblé et tout de suite qu’il ne s’agit pas d’une levée des mesures barrières que nous avons pris l’habitude d’observer. Les règles d’hygiène, le lavage des mains, le respect de la distanciation sociale, la vigilance et la prudence restent toujours de mise et seront notre credo de tous les jours. J’en appelle donc à votre sens de responsabilité et de fraternité, sachant qu’en respectant les consignes de santé chacun se protège ainsi qu’il protège les autres.
Mesdames et Messieurs, Le COVID-19 est une maladie dont l’essence même est peu connu et pour lequel la médecine n’a pas encore trouvé ni traitement ni vaccin. Seule la prévention peut nous libérer de son emprise. C’est pourquoi, je n’aurai jamais assez de vous inviter à la prudence. Le médecin de la Cour, Dr Julius ONESMO, prendra tout à l’heure la parole et pourra vous donner plus d’amples informations sur la situation et les consignes de prévention que nous devions continuer d’observer.
Je voudrais clore mon propos en vous souhaitant une bonne et cordiale reprise tout en vous rappelant une fois encore que pour la protection de notre vie et de celle d’autrui aucun sacrifice ne sera trop grand.
Je vous remercie.
Sylvain ORE